Spécificités de l’enseignement des sciences pour des élèves présentant des troubles du spectre de l'autisme (TSA)
Sciences, technologie et élèves avec autisme
Les élèves présentant des troubles du spectre de l'autisme ont, dans la plus grande majorité, un rapport particulier au monde.
Leur manque d’initiative et/ou leur perception particulière de leur environnement (les submergeant souvent de stimuli sensoriels) ne leur permettent pas de mettre du sens sur leur entourage. Des expériences physiques (motrices, tactiles, sensitives) dénuées de sens ou ressenties comme agressives les empêchent d’appréhender le monde qui les entoure et ainsi de se construire comme des êtres indépendants et autonomes.
Les prises de risque sur terre, dans l’air ou dans l’eau ont été limitées par la présence souvent nécessaire d’un tiers (parent) qui aide à mettre du sens sur l’environnement et sur le but des actions entreprises. Les expériences motrices ont souvent été réduites à très peu de choses et n’ont pas permis ni aidé ces élèves à comprendre le monde.
Pour l’élève présentant des troubles autistiques, sa difficulté à communiquer (verbalement ou non), ainsi que ses difficultés d’entrer en relation avec les autres limitent ou empêchent une curiosité et un questionnement sur ce qui l’entoure. Ses centres d’intérêt souvent restreints et ses comportements répétitifs réduisent aussi ses chances de s’ouvrir à son environnement.
De plus, l’enfant TSA perçoit son environnement comme un puzzle, un ensemble de détails distincts sans lien, qui le submergent et l’envahissent. Ne pouvant traiter tous les messages (visuels, auditifs et sensoriels), ils peuvent lui sembler agressifs et l’amener à des comportements de repli ou à des stéréotypies qui le rassurent.
Les disciplines scientifiques et technologiques sont souvent moins enseignées aux élèves présentant des troubles du spectre de l'autisme. Pourtant, ce n’est qu’au travers d’expérimentations diverses que les élèves avec TSA auront la possibilité de construire des liens entre leurs perceptions, de leur donner du sens, d’initier des relations avec leurs pairs, et de compenser leur déficit d’expérience. Ils pourront s’inscrire dans un cadre rassurant (grâce à une démarche structurée) et connu, qui répondra à leur besoin d’anticipation (angoisse de l’inconnu) et les aidera à apprendre peu à peu à gérer l’incertitude, l’inconnu.