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La recherche Enfants à besoin particulier, Processus Inclusif et Liens aux pairs (EPIL)

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La recherche Enfants à besoin particulier, Processus Inclusif et Liens aux pairs (EPIL)

L’objectif de cette étude est de favoriser un meilleur déroulement des situations d’inclusion des enfants en situation de handicap de 0 à 6 ans (crèche, halte-garderie, école), tout comme le « vivre ensemble en famille » avec les frères et sœurs et la famille élargie. La recherche a associé trois laboratoires français et deux équipes internationales (Italie et Brésil). Durée : mars 2017 – juin 2020

 

« Enfants à besoins particuliers, processus inclusif et liens aux pairs »

Les recherches dans les lieux d’inclusion (principalement à l’école) s’accordent à relever que les enfants en situation de handicap éprouvent des difficultés à établir des relations diversifiées, électives et/ou évolutives avec leurs pairs non handicapés ou avec leurs pairs en situation de handicap. Pour favoriser les situations d’inclusion, souhaitées par tous, il est fondamental de comprendre comment apparaissent et se construisent les relations entre enfants. Il est donc essentiel de s’intéresser aux relations entre pairs dès le plus jeune âge, au moment de la construction des premiers liens., car ceux-ci vont colorer la qualité des relations aux autres au fur et à mesure de l’avancée en âge des enfants.

Favoriser l’inclusion repose également sur une meilleure connaissance des compétences sociales des enfants dans les différents mileux dans lesquel il évolue. Prendre en considération le tisssage des liens des enfants en famille, notamment, constitue donc un appui notable pour favoriser le « vivre ensemble » en famille et favoriser les relations de l’enfant en collectivité.

Aussi cette étude s’est attachée à identifier :

  • les relations entre enfants en situation de handicap avec les autres enfants (enfants typiques ou enfants en situation de handicap),
  • les processus de construction les liens entre enfants dès le plus jeune âge, que ce soit en milieu familial, inclusif (crèche, école maternelle) ou spécialisé (Camsp ou Sessad).
  • et les facteurs qui entravent et qui favorisent ces liens.

La recherche a été réalisée en partenariat avec des familles, des institutions, des professionnels de terrain et des chercheurs. 32 enfants ont participé à la recherche, avec des déficiences motrices, cognitives, motrices et cognitives, un  polyhandicap,  âgés de 2 à 4 ans au début de la recherche. Le recueil s’est déroulé en deux temps, à dix-huit mois d’intervalle, afin d’analyser les évolutions des relations entre enfants.

15 psychologues-coordinatrices ont été formées à la recherche et ont coordonné le recueil des données au plus près des familles et des lieux de socialisation et ont participé à l’analyse des données du ou des enfants qu’elles suivaient.

Cette recherche confirme ce que dit la littérature sur les difficultés relationnelles des enfants en situation de handicap au sein des groupes d’enfants.

Des caractéristiques liées à la pathologie peuvent avoir une influence sur la construction des processus relationnels (notamment les difficultés à s’exprimer et à se faire comprendre, les difficultés de déplacement, la lenteur, l’hypersensibilité sensorielle, l’instabilité de l’attention…) mais ce sont aussi les éléments de la personnalité de l’enfant qui sont évoqués comme favorisant ou entravant les liens aux autres (sentiment de peur, sécurité/insécurité, humour, bonne humeur…) et/ou l’apparence physique (beau/disgracieux…). L’agressivité, qui pourrait paraître comme un élément entravant les liens, est au contraire perçue comme un élément positif qui montre que l’enfant a la capacité de se défendre face aux autres.

Le croisement de regards montre des interactions entre enfants très différentes pour un même enfant qui peuvent contraster selon le contexte : un enfant décrit comme actif et en interaction avec les enfants de la famille, sera décrit comme passif et isolé à la crèche ou à l’école.

Le processus de création de liens passe par différentes phases : 1) lien à la mère et aux « enfants familiers », 2) puis lien aux autres adultes, 3) puis relations  aux autres enfants « non familiers ». Ce développement n’est pas différent de celui des enfants typiques, mais il se fait avec un décalage temporel. Dans ce processus, les processus de séparation aux adultes (mère d’abord, adulte référent plus généralement)  et les processus d'identifications/différencions aux autres enfants sont centraux.

Aussi, c’est le subtil rôle de l’adulte qui se dessine dans ces résultats, qui oscille entre aide et entrave de la construction des liens aux pairs. Lorsque l’enfant n’a pas ou peu de relations avec ses pairs, l’intervention de l’adulte apparaît comme nécessaire pour initier les liens. Ensuite, l’adulte doit prendre de la distance avec l’enfant pour le laisser, seul, tisser des liens avec les autres. Si tel n’est pas le cas, trop d’interventions de l’adulte risquent d’exclure l’enfant en situation de handicap du groupe.

Les relations avec les « enfants familiers » (fratrie, cousins, cousines…)  permettent aux enfants en situation de handicap d’expérimenter et donc de développer leurs compétences sociales (gestion des conflits et des oppositions, expérimentation du toucher, marques d'affection, d’agressivité…). Par généralisation, l'enfant met en œuvre ces compétences-là dans ses liens avec les enfants « moins familiers » dans les lieux de socialisation. Néanmoins, dans le cas des enfants en situation de handicap, la généralisation des compétences sociales se fait plus lentement, et nécessite davantage l’appui de l’adulte.

Enfin, les conditions environnementales vont tantôt favoriser les relations (groupes avec d’autres enfants en situation de handicap, petits groupes, bonne installation, type d’activités proposées…), tantôt les rendre plus difficiles (grands groupes, mauvaise installation, bruit…).

 

Le rapport de recherche (.pdf 6.02 Mo)

Le résumé de la recherche (.pdf 746.8 Ko)

Les livrets illustrés

 

Les documents présentés ci-dessous ont été réalisés dans le cadre de cette recherche et sont destinés aux acteurs de terrain afin de les accompagner à aider les enfants en situation de handicap à tisser des relations avec leurs pairs.

Quatre livrets présentent les situations d'enfants en situation de handicap accueillis en milieu ordinaire. Ils permettent aux professionnels, aux parents et à tout l'entourage de l'enfant de repérer ce qui peut l’aider ou non à créer des relations avec les pairs.

Ils sont téléchargeables et diffusables.

Camille. L’adulte rassure puis s’efface pour favoriser les relations entre les enfants (.pdf 7.95 Mo)

Kiyan. Prendre le temps d’observer les enfants avant de jouer avec eux (.pdf 8.52 Mo)

Louane. À la maison comme à la crèche, se construit le plaisir d’être avec les autres (.pdf 7.97 Mo)

Myriam. De la peur des autres au plaisir de jouer à côté d’eux (.pdf 6.85 Mo)

 

Recherche menée par l'Université Paris Nanterre (laboratoire CLIPSYD), l'INSHEA (Grhapes), l'Université Toulouse 2 (laboratoire LISST-Cers), l'Université Paris Descartes (LCPP),  l'Université de Sao Paulo (Brésil) et l'AREA Onlus de Turin (Italie), en partenariat avec la Fédération Trisomie 21 France, le Cesap et l'Anecamsp.

Cette recherche a été soutenue par l'IRESP-CNSA, la FIRAH, le CCAH et la Fondation AG2R la Mondiale et l'UPL.