Incapacités conséquentes des troubles des fonctions motrices,
Où et comment adapter ?
Spécificités de l’enseignement des sciences pour des élèves présentant des troubles des fonctions motrices
Les disciplines scientifiques et technologiques sont souvent moins enseignées aux élèves avec des troubles des fonctions motrices. Pourtant, ce n’est qu’au travers d’expérimentations diverses les mettant en contact direct avec le réel et en répondant à un déficit d’expérience crucial qu’ils pourront acquérir des compétences et des connaissances leur permettant de se construire une représentation globale du monde. L’enseignement scientifique peut aussi servir les objectifs d’apprentissage de la maîtrise de la langue ou des mathématiques. Les programmes officiels, dans le premier comme dans le second degré, mettent l’accent sur les liens entre les disciplines et sur l’importance de la convergence des savoirs disciplinaires. Les activités scientifiques peuvent alors rassembler, solliciter ou développer des compétences multiples et parfois déboucher sur la réalisation de projets interdisciplinaires.
Les élèves avec des troubles des fonctions motrices
Ces élèves ont, dans la plus grande majorité, des incapacités apparues dès leur plus jeune âge. Leur petite enfance n’a pas été ponctuée, comme pour les autres jeunes enfants, d’expériences physiques (motrices, tactiles, sensitives) qui permettent à chacun peu à peu d’appréhender le monde qui l’entoure et ainsi se construire comme un être indépendant et autonome.
Les déplacements, reptations ou autres retournements n’ont pas été possibles, les prises de risque sur terre, dans l’air ou dans l’eau ont été entravées par les restrictions motrices et par la présence souvent nécessaire d’une aide (parents ou appareillages). Les expériences motrices ont souvent été réduites à très peu de choses.
La vie de l’enfant avec TFM est envahie par de multiples soins, qui le soulagent mais qui ne laissent que peu de temps à l’aventure. Ses possibilités d’expériences autonomes sont rares et il n’a quasiment pas de contact direct avec « l’extérieur ».
Scolarisé, sa vie quotidienne est organisée, dans un espace relativement sécurisé, clos (en établissement par exemple), sans beaucoup de liens avec l’extérieur : les activités scolaires, éducatives ou de loisirs sont mises en place par des équipes pluri professionnelles dont les objectifs principaux tendent vers son bien-être physique et psychologique. Il ne connait le monde du vivant qu’à travers les filtres des médias ou des livres et n’a que rarement l’occasion de sortir, soit dans la nature, soit à la découverte des réalisations ou constructions des hommes. La complexité d’une sortie (véhicule, personnel médical accompagnant, accueil…) la rend souvent rare et fonction de la bonne volonté de quelques adultes.
Ainsi, les élèves avec des troubles des fonctions motrices n’ont qu’une connaissance réduite de leur environnement immédiat et du monde qui les entoure. Cette connaissance est cependant essentielle car c’est à travers elle que chacun trouve sa place et son sens. Chaque enfant doit avoir conscience de son appartenance au monde. Toutes les actions y concourant sont donc nécessaires.
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